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Prometheus

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Réalisé par Ridley Scott.
Avec Michael Fassbender, Charlize Theron, Noomi Rapace.
Sortie le 30 Mai.

En 2089, Elizabeth Shaw et son petit ami Charlie Holloway découvrent un même pictogramme apparaissant sur chaque trace de civilisations disparues qu'elles soient aztèques, mésopotamiennes ou datant de la Préhistoire. Le symbole représenté montre un humanoïde levant sa main vers 6 étoiles. Ils comprennent alors qu'il s'agit d'une carte de l'espace. Elizabeth en conclut un peu hâtivement qu'il s'agit d'une invitation des créateurs de l'humanité.

Pour faire simple, on pourrait dire que Prometheus est à Alien ce que La Menace fantôme est à Star Wars, un « prequel » qui, au lieu d’enrichir la mythologie de la saga, se contente d’expliciter ses origines sous un jour matérialiste. Passée la scène d’ouverture, Prometheus reprend scrupuleusement la structure narrative d’Alien. Un vaisseau terrien va explorer une planète inconnue dans l’espoir d’y trouver une forme de vie. L’exposition est en tout points semblable à celle d’Alien. L’équipage, composé de Meredith, d’Elisabeth, Charlie et de plusieurs scientifiques dont on ne sait rien à part qu’ils ne croient pas à la thèse d’Elizabeth, est réveillé de l’hyper

sommeil par David, un androïde réplicant. L’exposition très plate nous explique que le groupe est chargé par Weyland Industries d’explorer la planète et de ramener un spécimen de forme inconnue. Une fois le vaisseau Prometheus atterri, on suit les explorateurs à l’intérieur d’une faille et on se retrouve dans les décors d’Alien, les entrailles du vaisseau circulaire « derelict » où repose un space jokey fossilisé. Mais contrairement à Alien où chaque membre de l’équipage était caractérisé et avait une fonction claire, ici le groupe est constitué de personnages inexistants qui

n’inspirent pas la moindre sympathie. D’une part on ne comprend pas le rôle et la fonction tenus par chacun, a commencer par la chef d’expédition, Meredith, qui fait des pompes au début pour ensuite r

ester dans le vaisseau à ne rien faire, à part se taper, hors champs, le black de service, ridicule. D’autre part, ces scientifiques ne forment pas un groupe solidaire et unis par un but commun comme c’était le cas dans Alien, on a l’impression qu’ils sont venus en touristes et leur attitude indolente, voire irresponsable, semble absurde pour des scientifiques et des astronautes aguerris. L’ironie, c’est qu’on éprouve aucune empathie pour les humains et que le seul personnage qui semble exister comme individu isolé en dehors du groupe et du schéma narratif, c’est l’androïde David. Lui, au moins, nous apitoie et nous intéresse parce qu’il semble avoir un drame intime, il voudrait être humain. Il nous intrigue aussi parce qu’on comprend vite qu’il en sait plus que les autres. Vous avez déjà vu ça quelque part ? C’est exactement ce que je me suis dit à l’issue de la projection. On pense à Alien certes, mais aussi au magnifique Blade Runner où les réplicants sont finalement « plus humains que l’humain » car David l’androïde n’est peut-être pas programmé pour faire ce qu’il fait. Il est d’ailleurs regrettable que le scénario ne soit pas plus claire et explicite quant à ses motivations. David  semble avoir développé un simulacre d’ âme et peut-être un libre arbitre. Mais l’idée est avortée et le film se remet sur les rails du film d’action conventionnel tel un train en autopilotage. Comme dans Alien, le scénario prend clairement le parti de l’homme, de la femme plus exactement en la personne d’Elizabeth, pâle ersatz de Ripley, mue par son instinct de survie et sa curiosité scientifique. C’est lorsqu’elle est en quelque sorte contaminée par une forme alien, dans la deuxième moitié de l’acte 2, que l’on commence seulement a se  sentir impliqué dans l’histoire. Comme dans Alien 3, le mal a investi le corps de l’héroïne. Mais j’arrête là pour ne pas vous spoiler le film et me faire insulter jusqu’en 2093.

Prometheus, derrière son titre pompeux et ses moyens impressionnants, ne fait finalement que recycler les motifs et les péripéties des 4 films de la saga et d’autre films de série B tels que Species. On est d’autant plus déçus que la prémisse et le début de l’acte 2 soulevaient des questions et des enjeux d’ordre existentiels et métaphysiques. En lieu et place, Scott nous  livre un simple survival dans l’espace. La tagline d’Alien était « Dans l’espace, personne ne vous entend crier », celui de Prometheus pourrait être « Dans la salle, tout le monde s’entend bailler ».


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